La question de la prévention des risques de l’instrumentalisation d’un enfant par un parent
Pour tout enfant, avoir ses parents qui divorcent, même si la séparation se passe bien, constitue une souffrance, et il est nécessaire de le rappeler avec force. (Marc Juston, JAF et Président du TGI de Tarascon)
Marc Juston, JAF et Président du TGI de Tarascon, à l’occasion d’un article de la Gazette du Palais, rappelle la souffrance des enfants dans la séparation (même quand « elle se passe bien ») et énumère les difficultés inhérentes au jugement et à la médiation familiale
Extraits de la Gazette du Palais :
L’intensité, l’ampleur, le maintien voire le développement d’un conflit aigu empêchent de dissiper la douleur des divorçants au fil du temps. Le conflit prend toute sa place, entravant un recentrage sur les besoins de chacun, et notamment sur ceux des enfants qui souffrent moins de la séparation de leurs parents que des conditions difficiles dans lesquelles celle ci se déroule ainsi que de ses conséquences destructrices.
Pour tout enfant, avoir ses parents qui divorcent, même si la séparation se passe bien, constitue une souffrance, et il est nécessaire de le rappeler avec force. Mais, avoir ses parents qui se séparent dans le conflit ajoute de la souffrance à la souffrance, laissant des traces indélébiles dans la vie de l’enfant et le fragilisant.
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L’on parle beaucoup actuellement, à juste titre, des violences conjugales, mais l’on devrait parler aussi des violences, notamment psychologiques dont sont victimes les enfants dans le cadre des séparations et des divorces conflictuels
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De manière à s’engager dans la prévention, les professionnels de la justice familiale ont pour obligation de s’occuper de la manière dont l’enfant est traité dans le cadre d’une séparation ou d’un divorce, sachant que pour se structurer, l’enfant a besoin de ses deux parents, qui doivent être capables de se respecter et de dialoguer ensemble de ses problèmes, en bonne intelligence.
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De plus, les conclusions de l’enquête sociale font trop souvent la décision du juge, alors qu’elles sont censées être des mesures d’aide à la décision. Le juge a tendance à déléguer à l’enquêteur social ou à l’expert le poids de la décision.
Enfin, l’enquête sociale ou/et l’expertise peuvent créer du conflit supplémentaire, les conseils juridiques de chaque parent utilisant et plaidant sur les points négatifs concernant la situation de l’autre parent, qui ainsi stigmatisés, viennent figer et renforcer les prises de position de chacun dans un combat déloyal.
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[Les dangers de l’audition de l’enfant : ] L’instrumentalisation de l’enfant
Le premier danger réside dans l’instrumentalisation et l’intoxication de l’enfant par l’un de ses parents, voire les deux. C’est le risque de l’enfant otage du divorce de ses parents, l’enfant pouvant être utilisé comme une arme entre les mains de l’un contre l’autre de ses parents.
Dans une société où en réaction à la fragilisation du lien conjugal, se renforce le lien filial, où la dissolution, de plus en plus courante, du premier favorise la sacralisation de l’indissolubilité du second face à la peur de perdre son enfant, chaque parent peut être tenté, notamment dans les moments conflictuels, de susciter une relation exclusive avec l’enfant, l’objectif étant avant tout de plaire et de se faire aimer. Tout acteur judiciaire se doit de réfléchir au conflit de loyauté et à l’aliénation parentale alimentés par le recueil de la parole de l’enfant. (Marc Juston, JAF et Président du TGI de Tarascon)
[ ] article complet, source La Gazette du Palais via LPLM : http://www.lplm.fr/spip/spip.php?article4040
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La souffrance des enfants est une constante dans la procédure de divorce.
« Très souvent la résolution judiciaire exacerbe le conflit plus qu’il l’apaise. Il fait un gagnant et un perdant mais une victime : l’enfant. Et en réalité, le « gagnant » est probablement aussi un perdant. » (Marc Juston)
« De plus, les conclusions de l’enquête sociale font trop souvent la décision du juge, alors qu’elles sont censées être des mesures d’aide à la décision. Le juge a tendance à déléguer à l’enquêteur social ou à l’expert le poids de la décision. »
Sur ce point nous sommes tout à fait d’accord, mais il faut encore mettre au point des solutions pour que cet état de fait ne prévale plus : il importe de moraliser la profession en permettant aux parents d’obtenir la copie du dossier d’assistance éducative et de lui répondre comme à une conclusion de partie adverse si nécessaire. Les enquêteurs sociaux ne sont effectivement pas neutre pour beaucoup d’entre eux, ce que nous constatons tous les jours au CEDIF (http://comitecedif.wordpress.com)
Ce site couvre le thème de l’exclusion parentale. Il s’agit d’un problème majeur de société puisqu’il concerne un nombre très important (cf. rubr. stats) d’enfants victimes de cette forme de maltraitance psychologique particulièrement destructrice de l’individu… (cf aliénation parentale) et dénoncée de plus en plus par les professionnels eux-mêmes.
Le peu de formation (au regard des besoins) sur le sujet de l’aliénation et de l’exclusion parentale continue de creuser le fossé dans l’espoir de pouvoir enrayer à court terme ces réflexes pervers et cette souffrance de masse. (cf. souffrance de l’enfant séparé)
C’est d’autant plus incompréhensible qu’elle pourrait largement être limitée par l’application simple de la loi (cf. aspects juridiques et mesures préventives) et une meilleur compréhension du processus (ex. discerner la calomnie)
Pour les autres sujets non couverts : la majeure partie des sites sur la question de l’enfance est consacrée aux autres thématiques. S’y rendre permet d’ailleurs d’aborder en profondeur ces autres sujets qui y sont la plupart du temps, très bien couverts …
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